LuxAid Demonstration Fund

Quand le soutien de LuxAid Demonstration Fund transforme un job précaire en métier d’avenir

Passer d’un travail précaire et invisible à un métier digne et reconnu, c’est le parcours de centaines de collectrices et collecteurs de déchets au Sénégal, soutenus indirectement par LuxAid Demonstration Fund. En accompagnant des entreprises à fort impact comme Kaoplast, ce fonds de la Coopération luxembourgeoise permet à ces travailleuses et travailleurs de structurer leur activité, d’augmenter leurs revenus et de retrouver fierté et reconnaissance dans leur travail. Une étape clé vers une économie circulaire plus juste, plus verte et plus inclusive. 

Avant, je ramassais simplement des déchets. Aujourd’hui, je protège ma famille… et la planète. – Saliou Ba, collecteur à Kaolack

Chaque année, le Sénégal produit plus de 250 000 tonnes de plastiques, dont à peine 30 000 sont collectées pour être recyclées. 1

C’est au cœur de cette réalité que travaille Saliou Ba. Chaque matin, ce père de famille se lève aux aurores. Dans les rues encore calmes de Kaolack, il arpente les quartiers à la recherche de plastiques à collecter. Là où la plupart des passants ne voient qu’un fléau urbain, lui perçoit une opportunité. Ces déchets, longtemps synonymes de pollution, sont devenus pour lui une véritable source de revenus. Un « or brun » qu’il a appris à valoriser, et qui lui permet aujourd’hui d’exercer un métier reconnu, avec fierté.


Mais le chemin n’a pas été simple. Pendant des années, Saliou a dû composer avec l’instabilité : journées harassantes, prix incertains, absence de sécurité et peu de perspectives d’avenir. « Au début, tout le quartier pensait que j’étais fou quand ils m’ont vu commencer à découper et à trier du plastique », se souvient-il.

C’est là qu’intervient Kaoplast.

Fondée en avril 2018, cette entreprise sénégalaise a transformé la pollution plastique en solution à impact. En structurant une filière professionnelle de collecte, tri et recyclage, elle crée une véritable économie circulaire : rémunération fixe pour les collecteurs, processus rigoureux de nettoyage et transformation en paillettes plastiques – et granulés à partir de 2026 – revendues à l’industrie locale.
Une chaîne de valeur complète, du trottoir à l’usine, qui profite à tous.

Grâce au cofinancement de 350 000 EUR de LuxAid Demonstration Fund – un fond de la Coopération luxembourgeoise dédié à l’innovation entrepreneuriale à fort impact (au Sénégal, au Rwanda et au Kosovo) – Kaoplast a pu recruter, s’équiper et voir plus grand. Les objectifs du projet d’ici fin 2026 sont ambitieux :

Et pour Saliou, qu’est-ce que ça change ?

Beaucoup. Fini les ventes au hasard : Kaoplast vient directement collecter à son domicile les « balles » de plastique (conditionnement volumineux dans des moustiquaires) qu’il a récolté. Il lui arrive parfois de remplir le camion de ramassage de l’entreprise. Payé au poids (environ 150 FCFA le kilo), il connaît ses revenus à l’avance. Mieux encore, il sait que son travail a un impact réel. « Aujourd’hui, mon frère s’est lancé aussi, car il a vu comment ma vie a changé », raconte-t-il. Cerise sur le gâteau, il sait maintenant où finit le produit de ses collectes. Ce n’est plus juste un « boulot », mais une contribution directe à la protection de l’environnement.
Mieux encore, ses revenus réguliers lui permettent de scolariser l’une de ses filles, et même de rêver de créer sa propre entreprise de collecte, et ainsi de contribuer à créer des emplois autour de lui. Après avoir initié une mise en relation avec un réseau de femmes collectrices, qui bénéficient aujourd’hui elles aussi de revenus issus de leur collecte, il est passé de collecteur anonyme à véritable partenaire de Kaoplast. Inspirant, non ?
En soutenant Kaoplast, la Coopération luxembourgeoise n’a pas seulement soutenu une entreprise innovante, mais des centaines de parcours de vie. Et ouvert la voie vers un avenir sans plastique dans les rues de Kaolack.

Pour en savoir plus

LuxAid Demonstration Fund soutient des entreprises innovantes pour passer à l’échelle, afin d’atteindre une cible plus large et d’accroître significativement leur impact.
Plus d’info ici.

  1. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/13/au-senegal-le-fleau-environnemental-des-sachets-d-eau-en-plastique_6194153_3212.html ↩︎

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